mardi 26 novembre 2013

La joyeuse entrée du Duc de Guise en Cité Ardente


Musée des Beaux-Arts de Calais
PROLOGUE:
Durant l'été 2013, Monsieur Darré, président de l'Association pour la Mise en Valeur du Patrimoine Architectural du Calaisis (AMVPAC), nous contactait afin d'envisager la restauration d'un tableau historique figurant la "re" prise de Calais par le Duc de Guise.  Après quelques échanges téléphoniques et mails, nous avons programmé une visite in situ à Calais.  Le 20 aout, nous avons été accueillis par Mme Haffringues du Musée des Beaux-Arts et M. Darré de l'AMVPAC, dans les sous-sols du Musée, 25 rue Richelieu. Nous avons eu accès à l’œuvre.  Celle-ci, très fragmentaire ne possédait plus ni cadre ni châssis.  Les éléments, entreposés dans des caisses, n'ont pas pu, à ce stade, être évalués précisément.  L'état de conservation du support était suffisamment explicite que pour imaginer l'état de l'ensemble .  
Situation de l’œuvre en aout 2013
A
u vu de ce qui nous était présenté, nous avons estimé que tans le type que le nombre et l'ampleur des altérations représentaient un réel intérêt pédagogique pour les étudiants de Conservation-restauration. Nous avons dès lors manifesté notre intérêt pour la prise en charge et le traitement de l’œuvre.  S’ensuivirent divers échanges de courriers afin de finaliser un accord sur la prise en charge de cette œuvre (délais, participation matérielle, financière et transports).
Le tableau convoyé par deux membres du Lion's Club de Calais
L'équipe qui se chargea de monter le tableau dans les ateliers




CHAPITRE I : L’ARRIVÉE
Le 25 octobre dernier arrivait à Liège le tableau de Villeneuve, copie de l’œuvre de Picot.  Convoyée jusqu'à l’École Supérieure des Arts (ESA) St Luc par deux membres du Lion's Club de Calais, (club dont le nom est justement celui du Duc de Guise).  Le tableau, emballée dans deux caisses préparées par les soins du Musée des Beaux-Arts a été réceptionnée à Liège.  Les fragments de la toile étaient empilés superposés, des feuilles de papier de soie isolant les différents éléments les uns des autres. 
Mode "brancardier" activé.
Ces caisses ont été transportées par les étudiants de seconde et de troisième baccalauréat dans les ateliers de Conservation - restauration de peinture.

Déballage et assemblage
Ouverture des caisses contenant les éléments.
Dans l'atelier, les caisses ont été ouvertes, les différents fragments assemblés (à blanc) sur le plan de travail couvert de papier silicone.  Les plus grands éléments ont été mis sommairement en connexion au moyen de bandes adhésives posées au revers. 
Quelques fragments épars

Aplanissement des déformations de planéité
Les éléments de plus petites tailles ont été rangés à part pour compléter le puzzle ultérieurement.  D'emblée, nous avons pu constater que trois des quatre cotés de l’œuvre étaient bien manquants.  Qu'après l'amputation des cotés, la toile a été retendue  sur un châssis plus petit (traces de trous de clous dans la couche picturale).  En outre, de nombreux fragments de toile sont manquants.  La mise en place des éléments a cependant permis d’appréhender plus précisément l'état général du support et de la couche picturale, de connaître la dimension exacte de ce qui subsiste de l’œuvre et d'entamer un constat d'état précis.  Durant les deux premières semaines, nous nous sommes attelés à rétablir autant que possible la planéité de la toile. 
Corroyage de la surface de l’œuvre

Protocole de tests à sec
En effet, celle-ci, déposée de son châssis n'était plus soumise à aucune tension.  S'étant relâchée et contractée au gré des variations hygrométriques des lieux dans lesquels elle été conservée, de nombreux défauts de planéité marquaient la surface.  Nous savons qu'elle a été roulée puis vraisemblablement pliée, enfin, apparemment chiffonnées.  Le support toile et la couche picturale ont gardé en mémoire les traces de ces outrages.  L'essentiel des déformations de planéité ayant été résorbées, un corroyage a été tracé à l'aide de cordes sur l'avers, divisant l’œuvre en 81 secteurs de 50 cm de côté. Cette division arbitraire a pour but de localiser (en abscisse et ordonnée) plus aisément les divers types d'altérations et de répartir les zones journalières de travail.

CHAPITRE II : LES TESTS
Protocole de tests aqueux
Avant d'entreprendre les interventions de restauration à proprement parler, divers tests ont été effectués.  1°) Un dépoussiérage à sec de la couche picturale.  Diverses méthodes ont été testées: a) Spalter doux, b) Poudre de gomme (pH neutre) en chaussette, c) Gomme Wishab (tendre), Smoke sponge... Après les tests dits 'à sec", des tests aqueux ont été pratiqués.  Diverses éprouvettes utilisant chaque fois un agent tensio-actif ou un agent chélatant ont  été testées sur une zone discrète de l’œuvre.  Quelques prélèvement ont également été réalisé.  Ces derniers ont été insérés dans des inclusions de résines afin de pouvoir pratiquer ultérieurement des examens sous binoculaires et sous microscopes afin d’appréhender la stratigraphie de la composition. D'autres prélèvements ont également été prélevés pour les examens et analyses mico-chimiques (identification des charges, liants, pigments, résines etc.)

Amédée-Félix Barthélémy Geille (graveur) 


 


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